Un taux de chômage préoccupant aux Comores
Le taux de chômage aux Comores demeure élevé, selon les données de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI). Avec une population jeune et en forte croissance, le pays fait face à une insuffisance d’emplois formels, notamment dans les secteurs structurés de l’économie. D’après les dernières estimations, le taux de chômage toucherait près de 20 à 25 % de la population active, avec une situation encore plus critique chez les jeunes diplômés. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi s’explique par la faiblesse du secteur privé, la dépendance à l’économie informelle et le manque d’investissements productifs capables de générer des opportunités d’emploi.

Facteurs structurels et conjoncturels du chômage
Plusieurs facteurs expliquent la persistance du chômage aux Comores. Sur le plan structurel, l’économie du pays repose principalement sur l’agriculture de subsistance, les transferts de la diaspora et un secteur informel qui représente plus de 80 % des emplois. L’absence d’une véritable politique industrielle et le manque d’infrastructures freinent le développement d’un tissu économique capable d’absorber la main-d’œuvre locale. Par ailleurs, les politiques publiques en matière d’éducation et de formation ne sont pas toujours adaptées aux besoins du marché du travail, créant un écart entre les qualifications des jeunes et les exigences des employeurs. À cela s’ajoutent des facteurs conjoncturels, tels que la crise économique mondiale et l’instabilité politique, qui ralentissent la croissance et limitent les investissements étrangers.

Perspectives et solutions pour réduire le chômage
Face à cette situation, la Banque Mondiale et le FMI recommandent des réformes visant à dynamiser l’économie et à créer des emplois durables. Parmi les solutions proposées figurent le développement du secteur privé, le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) et
la promotion de l’entrepreneuriat local. L’amélioration du climat des affaires et la diversification de l’économie, notamment dans les secteurs du tourisme, des énergies renouvelables et de la pêche, pourraient également stimuler la création d’emplois. En outre, un meilleur alignement entre le système éducatif et les besoins du marché du travail est essentiel pour améliorer l’employabilité des jeunes. Sans une stratégie ambitieuse et des réformes structurelles profondes, le chômage aux Comores risque de rester un défi majeur pour les années à venir.